L’œuf « années 50 »

Qui de la poule ou de l’œuf est arrivé en premier ? Ni l’un, ni l’autre répond le groupe Glon.

C’est avant tout une histoire d’alimentation. Pour un bon œuf rempli de vitamines et autres oméga 3, la poule pondeuse doit être bien nourrie. « L’œuf est l’aliment qui restitue le plus de nutriments avalés par l’animal », assure Alain Glon, codirigeant éponyme de l’entreprise qui s’apprête à commercialiser un œuf « idéal pour la santé ».

De fait, le groupe breton qui réalise 1,2 milliards d’euros de chiffre d’affaires est bien placé pour. Il intègre toute la filière avicole : de l’alimentation de la volaille à la sélection des poussins en passant par le conditionnement d’œufs pour les marques Matines ou Mas d’Auge. Cette solide expertise lui a permis de se lancer à la recherche de l’œuf parfait. Il n’est ni bio, ni fermier, ni premier prix. « Notre objectif est de mettre sur le marché un œuf qui deviendra un standard qualitatif, explique carrément Alain Glon. Il correspond à celui des années 50 lorsque les poules picoraient du blé, mais aussi de l’herbe et des lombrics. »

Lorsque l’élevage de poules pondeuses est devenu intensif, l’œuf a perdu les qualités nutritives qui en faisaient l’aliment le plus riche pour le prix le plus dérisoire. Seuls deux éléments importaient alors : la couleur de sa coquille et le brillant de son jaune. À l’heure où chacun se soucie de son alimentation (obésité) et se méfie de l’industrie alimentaire (crises sanitaires), ces qualités esthétiques ne suffisent plus.

Voici trois ans, le groupe Glon s’est entouré d’un comité scientifique de haut vol pour travailler la question. Leurs connaissances tant en nutrition (professeur Jean-Marie Bourre, directeur de l’INSERM) qu’en microbiologie (professeur Patrick Berthe du CHU Necker) ou en sciences vétérinaires (professeur Bernard-Marie Paragon de l’école vétérinaire de Maisons-Alfort) ont permis au groupe Glon de formuler un complément à incorporer dans l’alimentation classique des poules pondeuses. Celui-ci est composé de matières végétales (graines de lin autoclavées riches en oméga 3), de minéraux (sélénium et iode), de vitamine E et de caroténoïdes qui améliorent la vue. Ce dernier ingrédient provient des graines de tagètes cultivées au Mexique. Ce complément alimentaire a été élaboré par le centre d’expérimentation du groupe situé à Sourches (Sarthe). L’usine de Château-Gontier (Vienne) en assure la fabrication. Maintenant, il reste à convaincre définitivement les clients de Glon, les industriels et la grande distribution, du bien-fondé de la démarche. Pour cela, Alain Glon a préparé ses arguments. Selon ses calculs, cette nouveauté ne coûtera que 2 € de plus par an, sur le budget familial consacré à ce produit. Elle a été lancé au début de l’été car les poules doivent se nourrir correctement trois mois avant de pondre l’œuf « idéal ».

De plus, Alain Glon est en pourparlers avec la DGCCRF pour valider les qualités nutritionnelles de son œuf.