Échanges gazeux dans les poumons

Les poumons doivent être ventilés (ventilation} pour permettre les échanges gazeux entre les alvéoles et le sang. A chaque cycle respiratoire, le volume courant (VT) est inspiré et expiré. Mais de ce volume VT seule la fraction alvéolaire (VA) est en contact avec les alvéoles, tandis que le reste (VD) représente l'espace mort. On a donc VT = VA + VD.

Le volume ventilé par unité de temps VT (l * min-1) est égal au produit : VT * fréquence respiratoire f. Par analogie, on peut aussi calculer la ventilation alvéolaire : VA = VA * f ou la ventilation de l'espace mort :
VD = VD * f.

Lorsque la fréquence respiratoire f augmente aux dépens de VT, VT restant constant (« respiration superficielle »), la grandeur VA nécessaire aux échanges gazeux diminue ; ceci est dû à l'augmentation de VD (= VD * f), car VD est une grandeur anatomique donnée, et à l'augmentation de f.

Exemple

Normal : VT = 0,5 l, f = 15 min-1 ; VD = 0,15 l
donc VT = 7.5 l * min-1 ; VD = 2.25 l * min-1 ;
VA = 5.25 l * min-1.
Respiration superficielle : VT = 0,375 l;
f = 20 min-1 ; VD = 0,15 l (constant) donc VT = 7.5 l * min-1,( resté constant) ; VD = 3 l * min-1 (augmenté) ; VA = 4.5 l * min-1 (diminué !).

La respiration superficielle conduit donc à une réduction des échanges gazeux du fait de la diminution de VA. Le même phénomène se produit lorsque l'espace mort est augmenté artificiellement.

Combien d'O2 est utilisé et combien de CO2 est formé ?

L'air inspiré contient une proportion d'O2 égale à 0,21 (FIO2 et une proportion de CO2 de 0,0003 (FlCO2) ; dans l'air expiré, la proportion d'O2 est de 0,17 environ (FEO2) et celle de CO2 est de 0.035 (FECO2). Le volume d'O2 inspiré en fonction du temps est donné par la formule VT * FIO2 et le volume d'O2 expiré en fonction du temps est donné par la formule VT * FEO2. La différence VT (FIO2 – FEO2) correspond a la consommation d'oxygène VO2 qui est, au repos, d'environ 0.3 l * min-1. De façon analogue le volume de CO2 libéré VOC2 est égal à VT (FECO2 – FICO2 ), soit environ 0,25 l * min-1, au repos. VO2 et VCO2 sont multipliés par dix environ lors d'un travail pénible. Le rapport VCO2/VO2 est appelé quotient respiratoire : selon l'alimentation, il varie entre 0,75 et 1,0.

Étant donné que les pressions partielles alvéolaires moyennes sont de 13,33 kPa (100 mmHg) pour O2 et de 5.33 kPa (40 mmHg) pour CO2 et que les pressions partielles dans le sang veineux sont de 5,33 l kPa (40 mmHg) environ pour O2 et 6,13 kPa (46 mmHg) pour CO2, il existe pour 0; un gradient de pression partielle de 8 kPa environ (60 mmHg) en sens inverse. La diffusion des gaz entre l'espace alvéolaire et l'intérieur des érythrocytes est due à ces différences de pression.

Le trajet de diffusion entre l'alvéole et les érythrocytes est de 1 à 2 μm, ce qui est suffisamment court pour qu'un équilibre de la pression partielle puisse s'établir pendant le laps de temps où l'érythrocyte et l'alvéole sont en contact (au repos ≈ 0,75 s). La PO2 et la PCO2 ont donc pratiquement la même valeur dans le sang capillaire ainsi artérialisé que dans l'alvéole [pour la diffusion du CO2, la faible différence de pression (6 mmHg environ) est suffisante, car le CO2 diffuse beaucoup plus vite que l'O2. Lors d'un travail physique (Qc élevé), le temps de contact baisse jusqu'au tiers de la valeur de repos. S'il existe par exemple un obstacle à la diffusion, l'adaptation de la pression partielle alvéolaire sera donc plus difficile lors d'un effort qu'au repos.

Troubles relatifs aux échanges gazeux : ils sont dus au ralentissement de la circulation des capillaires sanguins alvéolaires (par exemple lors d'un infarctus pulmonaire), à la présence d'un obstacle à la diffusion (un épaississement de la membrane lors d'un oedème pulmonaire par exemple), à la non ventilation des alvéoles (par exemple lors de l'inhalation d'un corps étranger). Une admission veineuse (extra-alvéolaire) est observée lorsque du sang veineux d'une partie des veines bronchiques et des veines de Thebesius du cœur, provenant de court-circuits (shunts) artérioveineux, parvient dans les poumons. Ces mélanges provoquent une baisse de la PO2, de 13,33 kPa (100 mmHg) (après passage alvéolaire) à 12,66 kPa environ (95 mmHg) dans l'aorte (et une augmentation correspondante de la PCO2).